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La destruction de la biodiversité coûterait des milliards d'euros par an

message posté le 12 avr 2009 à 06h47

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atlantiscity

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laurent a écrit
Vous avez pas compris. Le problème c'est pas d'abattre des animaux. Evidemment pour manger de la viande on a besoin d'abattoirs. C'est l'industrialisation de l'agriculture le problème ! On a industrialisé toute la chaine, de la fécondation à la découpe des carcasses, tout est maitrisé par l'homme et la plupart des taches sont robotisées. A la chaine, exactement comme on fabrique une bagnole ou un ordinateur, on fabrique de la viande. Vous trouvez pas ça un peu gênant ?

Et c'est surtout un problème environnemental et sanitaire. L'agriculture industrielle est probablement le plus gros pollueur au monde !
J'ai fais un bac techno agricole option zootechnie (me demandez pas pourquoi :D). Juste pour vous mettre dans l'ambiance, mon sujet à l'oral c'était "la synchronisation hormonale". On donne aux vaches, chèvres ou ce que vous voulez des cockails d'hormones pour qu'elles soient en chaleur en même temps. De cette manière on peut inséminer (féconder à l'aide d'une paillette de sperme congelé) des troupeaux entiers en même temps.
Je sais pas si ça ne fait encore mais on donnait aussi des hormones pour la production de lait aux vaches. Une fois trop vieilles, ces vaches sont transformées en viande, c'est ce qu'on appelle la vache de réforme. La plupart de la viande de boeufs que vous mangez, c'est de la vache de réforme.

Et les porcs ? ils sont quasiment tous élevés en batterie sur caillebotis métallique. Les truies sont sanglées pour "ne pas étouffer ses petits" ! c'est sûr avec 2m² pour la truie et ses porcelets, c'est pas facile. La truie ne peut donc pas bouger et restera immobile quasiment toute sa vie. On coupe queue et dents aux porcelets pour "pas qu'ils se mordent".

Pour prévenir les maladies, qui peuvent se répandre très facilement dans ces élevages et anéantir toutes les bêtes, on donne des traitements préventifs, comportant notamment des antibiotiques qu'on retrouve ensuite dans notre assiette et notre environnement. On sait que l'usage des antibiotiques systématique dans l'élevage est responsable de la résistance des bactéries aux médicaments utilisés par les humains et donc affecte notre capacité à nous soigner. C'est tellement grave, que l'UE a déjà règlementé l'usage de certains antibiotiques dans l'élevage.


C'est sûr que c'est choquant. Mais on est dans une société industrielle. On a même industrialisé la mort pendant la Seconde Guerre Mondiale...
Avec un monde globalisé de marché, la nourriture est considéré comme une banale marchandise, comme la musique, une voiture ou même notre santé. On voit les animaux, ou même la flore, comme une matière première, exactement comme le pétrole ou la bauxite. On transforme la matière en produit fini, et ça en recherchant le plus de production au moindre coût. Le reste est considéré comme secondaire.
Le problème est bien la non conscience des conséquences de l'industrie au sens large, sur l'environnement, la qualité, etc. Et tant qu'il n'y aura pas un organisme assez puissant pour imposer des améliorations, ou même un grande catastrophe, ça ne changera pas.

message posté le 12 avr 2009 à 08h42

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philou51

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C'est sur que c'est choquant comme tout ce qui est agro-alimentaire quand tu fouilles un peu ... Mais, en restant à la méthode "traditionnelle" y aurait il eu assez a manger pour tous ?! Je dis pas qu'on a pas poussé un peu loin le bouchon mais bon, à la base c'est là pour nourrir un population qui ne cesse de croitre donc faut augmenter la production .

message posté le 12 avr 2009 à 13h57

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laurent

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Si l'agriculture industrielle arrivait à nourrir la population mondiale, ça se saurait. Il n'y aurait pas de famines et de millions de gens qui meurent de faim. L'agriculture industrielle n'a qu'un seul objectif, celui de la rentabilité maximum comme l'explique Atlantiscity. Voilà pourquoi elle ne nourrira jamais la planète à sa faim, et pire, qu'elle nous amène à de graves problèmes : l'agriculture industrielle détruit les ressources vitales que sont l'eau, les sols et la biodiversité. Autrement dit, défendre l'agriculture industrielle parce que soit disant elle seule peut nous nourrir, c'est nous amener à long terme à notre perte.

Ce n'est pas pour rien que l'UE réfléchit à subventionner l'agriculture selon les efforts entrepris pour l'environnement. A court terme par exemple, les poules pondeuses en cage seront interdites. Même les USA avec Obama, envisagent de subventionner les exploitations passant au bio !!!

"Les Alpes sont pour l'Isérois le raisin sec sur la polente, la cerise sur le gâteau."

message posté le 13 avr 2009 à 01h54

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atlantiscity

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laurent a écrit
Si l'agriculture industrielle arrivait à nourrir la population mondiale, ça se saurait. Il n'y aurait pas de famines et de millions de gens qui meurent de faim. L'agriculture industrielle n'a qu'un seul objectif, celui de la rentabilité maximum comme l'explique Atlantiscity. Voilà pourquoi elle ne nourrira jamais la planète à sa faim, et pire, qu'elle nous amène à de graves problèmes : l'agriculture industrielle détruit les ressources vitales que sont l'eau, les sols et la biodiversité. Autrement dit, défendre l'agriculture industrielle parce que soit disant elle seule peut nous nourrir, c'est nous amener à long terme à notre perte.

Ce n'est pas pour rien que l'UE réfléchit à subventionner l'agriculture selon les efforts entrepris pour l'environnement. A court terme par exemple, les poules pondeuses en cage seront interdites. Même les USA avec Obama, envisagent de subventionner les exploitations passant au bio !!!


Exactement. Le gros problème, c'est que les entreprises d'agro-alimentaire pensent à leur intérêt et ne voient pas l'impact globale de leur actes. En gros, ils ont le regard focalisé sur une chose et sont aveugle au reste. Pour produire certains aliments, on détruit irrémédiablement de l'environnement. Regarder au Brésil, ils détruisent l'Amazonie, mettent du soja, et le sol s'appauvrit vite, et ils recommencent. Ce n'est pas tenable. C'est même stupide, comme scié la branche sur laquelle on est assis. J'ai fais économie, et y a bien un truc que j'ai compris, les courants de penser économiques (classiques, libéraux, keynésiens, marxistes etc) sont à coté de la plaque. La main invisible, ça n'existe pas. La croyance que les intérêts privés combinés amèneront au bonheur globale est fausse. Au moins, dans une pensée absolue. Il faut un minimum de concertation, de surveillances des conséquences, de contrôles, et de planification, à grande échelle, pour que l'économie soit bénéfique.
je ne suis pas un spécialiste de l'agriculture, mais on sait qu'actuellement, nous somme capable de nourrir 12 milliards d'individus chaque année. Vu la surface agricole disponible, notamment dans les pays pauvres, ils seraient toutes à fait possible d'améliorer les rendements, tout en respectant la nature. Dans ce cas, la transition de nos agricultures intensives du Nord, et l'amélioration dans les pays du Sud suffiraient largement à nos besoins, et ça sans poser de problème à la nature. Bien sûr, il faudra changer des comportements aussi. Notamment, abandonner les bio-carburants. Quel intérêt de faire rouler des voitures, si on ne peut pas se nourrir? C'est stupide. Il faudrait surtout réduire la place de la voiture dans nos vies, améliorer les moteurs, changer de modes d'énergies, développer les transports collectifs et doux au maximum, sensibiliser les gens aussi (voir même mettre une amende à une personne qui prend sa voiture pour faire 50 m pour chercher son pain...), etc...

message posté le 13 avr 2009 à 14h18

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laurent

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Complètement d'accord ! En effet les biocarburants c'est la plus grosse connerie de ces dernières années. Car en plus des problèmes écologiques (le bilan carbone est finalement équivalent à l'essence avec toutes les conséquences de ces cultures intensives), ça va aggraver la famine dans le monde. Le coût des céréales et autres betteraves à sucre va forcément augmenter du fait de la demande et de l'évolution du cour du pétrole. Ce sera plus rentable d'alimenter des bagnoles que de nourrir la population (!).

De toutes façons il faut bien se mettre dans la tête que la voiture, quelque soit la source d'énergie, restera globalement néfaste. Le bilan énergique de la voiture restera toujours moins bon que les transports publics, le vélo ou la marche. Dans un monde où l'énergie va très probablement devenir de plus en plus cher, on n'a pas d'autres choix que de limiter au maximum l'usage de la voiture.

"Les Alpes sont pour l'Isérois le raisin sec sur la polente, la cerise sur le gâteau."

message posté le 13 avr 2009 à 16h58

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philou51

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Rectifiez moi si je me trompe, mais dans les années 70/80 lorsque certains gouvernement européens dont la France subventionnent à fond l'agriculture intensive, c'est bien de le but de nourrir l'europe (la France pour nous) sans avoir a dépendre autant des importations . Ce sont les lobbys qui l'ont transformé en machine à profit . Pour la voiture, je suis entiérement d'accord avec vous .De plus, je vois pas beaucoup d'informations parlant d'aller vers l'electricité pour faire avancer la voiture, "carburant" qui n'entrainerai pas d'aggravation de la famine . Atlantiscity, le probléme est que les pays pauvres n'ont pas les moyen financier de subventionné leurs agriculture et donc rivalisé avec les pays riches . Y a qu'a regarder qui produit le plus de coton/café et qui le vends le mieux par exemple .

message posté le 14 avr 2009 à 10h50

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atlantiscity

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philou51 a écrit
Rectifiez moi si je me trompe, mais dans les années 70/80 lorsque certains gouvernement européens dont la France subventionnent à fond l'agriculture intensive, c'est bien de le but de nourrir l'europe (la France pour nous) sans avoir a dépendre autant des importations . Ce sont les lobbys qui l'ont transformé en machine à profit . Pour la voiture, je suis entiérement d'accord avec vous .De plus, je vois pas beaucoup d'informations parlant d'aller vers l'electricité pour faire avancer la voiture, "carburant" qui n'entrainerai pas d'aggravation de la famine . Atlantiscity, le probléme est que les pays pauvres n'ont pas les moyen financier de subventionné leurs agriculture et donc rivalisé avec les pays riches . Y a qu'a regarder qui produit le plus de coton/café et qui le vends le mieux par exemple .


Ils auraient les moyens, s'ils pouvaient par exemple taxer des importations de produits agricoles et agro-alimentaires. Choses que ne peuvent pas faire les pays du Sud, car les pays du Nord les menacent s'ils osent faire ça... Résultat, un pays comme le Ghana importe des restes de poulets (ce qu'on ne veut pas en Europe), qui coutent plus chère, tuent la filière avicole locale, et avec peu de droits de douanes dessus. Donc le problème n'est pas l'argent, c'est juste une question de pouvoir et de son exercice (voir de son abus).

message posté le 14 avr 2009 à 13h04

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laurent

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Il n'y a pas de besoin de subventions pour nourrir un pays.

Les problèmes de malnutrition en Afrique se sont aggravés depuis qu'on a essayé de leur vendre nos engrais, nos tracteurs et nos OGM qui ne se ressèment pas. Pour acquérir ces technologies, ils se sont endettés et doivent donc vendre plus et produire plus. Ces cultures qu'ils produisent, ils ne les vendent pas aux locaux qui n'ont pas l'argent nécessaire pour les acheter. Ca part donc à l'exportation. Les revenus de ces exportations ne bénéficient pas non plus aux populations, mais à s'équiper davantage pour produire plus et exporter plus, en s'endettant plus encore. C'est un cercle vicieux. Pendant ce temps l'agriculture vivrière souffre de plus en plus de désertification, du changement climatique et de l'urbanisation. Et les aides que les pays développés leur donnent, ne servent pas à aider les petits agriculteurs à nourrir la population, mais à financer cette agriculture d'exportation, dépendante de nos technologies.

Si on voulait vraiment aider ces pays à subvenir à leurs besoins, il faudrait les aider à développer une agriculture durable et biologique, qui leur permettent d'être autonome. C'est le seul moyen pour qu'ils ne soient pas dépendant d'un système qu'est le notre, c'est à dire une agriculture coûteuse où il faille acheter des semences spéciales, des pesticides, des engrais et des tracteurs de luxe. Si l'agriculture industrielle semble rentable en Europe ou aux USA (en oubliant donc le coût environnemental), c'est uniquement grâce aux énormes subventions (premier budget de l'Union Européenne !!!). Ce n'est pas tenable sur le long terme.

"Les Alpes sont pour l'Isérois le raisin sec sur la polente, la cerise sur le gâteau."

message posté le 16 avr 2009 à 22h28

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Roni_migno

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  • La defense / Paris
Roooh sont trop mignon les poussins ^^ dommage qui son sur des tapis roulant qui les amene dans un hachoire a saucisse! :snif:

Je ne joue plus, ça ne veut pas dire jamais, ni que je suis mort... :)

message posté le 17 avr 2009 à 18h40

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maximussimo

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  • Quelque part entre mer et soleil...
Vous êtes en train de dire (enfin, Laurent est en train de dire) :

- Les subventions, ca sert à rien
- Les machines et les outillages, ça sert à rien

En revanche, vous vous accordez à dire, tous, qu'il faut les aider, s'ingérer en quelques sortes dans leur développement en les aidant à accroitre la part d'une agriculture biologique saine et durable.

J'aurais juste deux remarques à formuler sur le sujet :

- Ca coute plus cher de produire bio que de produire non bio, c'est pour cette raison que c'est plus cher à la vente, alors même que la filière est plus directe.
- Quoiqu'il arrive, il faut privilégier l'indépendance agricole, et pour cela, accompagner plus que s'ingérer dans le développement. Mais qui peut financer? Les Européens et américains, sinon je ne vois pas qui (Danone, Nestlé etc...)
- Le vrai problème de ces pays n'est pas l'agriculture et la faim, mais leurs causes : instabilité politique, manque de cohésion sociale... bref, tous les ingrédients qui font que depuis la décolonisation, l'Afrique n'arrive pas à avancer. Alors attention : je ne dis pas que la colonisation c'était bien (ouh la non, please!). Je dis, qu'au final, ce que vous nous préconisez c'est assez vrai, mais que le nerf de l aguerre ce ser atoujours l'argent, que de ce point de vue les africains auront toujours besoin des européens pour se lancer, mais que les européens n'iront plus là-bas tant que le continent ne sera pas guéri de ses conflits tribaux séculaires...


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